Un rapport parlementaire propose de mettre le livret A au service du climat


Le député LREM Alexandre Holroyd a présenté ce mercredi un rapport parlementaire sur la question de la finance verte. Il propose de réformer le Livret A et le LDDS et de mobiliser l'épargne dormante de l'assurance-vie.

 

Par Gabriel Nedelec

Pour le député Alexandre Holroyd, le constat est sans appel : « On ne réussira pas la transition écologique sans mobiliser l'épargne privée ». Ce mercredi, l'élu issu de la majorité a présenté aux ministres de l'Economie et de la Transition écologique, respectivement Bruno Le Maire et Barbara Pompili, un rapport parlementaire visant, entre autres, à mobiliser l'épargne financière des Français en faveur de la transition écologique.

Ces dernières années, cette épargne a littéralement explosé pour atteindre un volume record de plus de 5.000 milliards d'euros. Mais pour l'heure, ces fonds ne contribuent qu'à la marge à l'émergence d'une économie plus durable, alors que la transition écologique est « gourmande en capital long terme ».

En avril, la collecte du Livret A a atteint un record depuis dix ans

Concrètement, le rapport envisage de transformer deux des produits d'épargne les plus répandus : le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Le député propose deux options ; soit de les fusionner - ils sont déjà identiques dans leur fonctionnement - et de leur adjoindre une trajectoire pluriannuelle « au terme de laquelle l'intégralité des utilisations faites des encours devra répondre à un impératif de transition ». Soit de les séparer de manière plus claire afin de concentrer le LDDS sur la transition écologique, via des conditions d'utilisation de cette épargne exclusivement dédiées à cet objectif.

 

Nouveaux labels

Pour y parvenir, il est du coup nécessaire de définir, en plus du label Greenfin déjà existant, un nouveau label à destination des fonds d'investissement baptisé « transition », mais également un nouveau cadre pour l'émission d'obligations dites de transition. « On peut commencer par décider une petite partie des encours de l'un ou l'autre livret vers la transition écologique, explique-t-il. Puis, en fonction de l'évolution de la profondeur de ce marché, augmenter progressivement ». En outre, le rapport propose de définir des « trajectoires de part minimum d'investissement labellisé dans les produits d'assurance-vie » afin d'en faire de véritables outils de financement de la transition écologique.

Au ministère de la transition écologique, Barbara Pompili voit ces propositions d'un bon oeil. « L'Etat et l'Union européenne s'apprêtent à engager des plans de relance massifs pour transformer notre économie vers un modèle durable et neutre en carbone, affirme la ministre dans un communiqué. Il faut absolument que les investissements privés suivent le même chemin et que la finance verte change d'échelle. Les propositions d'Alexandre Holroyd vont permettre d'avancer dans cette direction ».

Dans le sillage de la loi PACTE

Du côté de Bercy, on reconnaît que le rapport invite la France à ne pas se reposer sur ses lauriers malgré « l'avance de la France dans le domaine ». Mais on rappelle également que la loi PACTE a déjà élargi la part de l'épargne pouvant servir à financer la transition écologique. « Certaines dispositions viennent tout juste de rentrer en application et plusieurs décrets doivent encore arriver, précise-t-on. Les effets vont se faire sentir progressivement ».

La création d'un nouveau label recouvrant les entreprises et les projets participant à la transition permettrait effectivement d'élargir considérablement l'assiette de financement disponible, reconnaît-on à Bercy pour qui « avec seulement 10 milliards d'encours, le label Greenfin n'est plus suffisant ».

Gabriel Nedelec


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