Ségur de la santé : un accord historique pour une Santé plus humaine, plus moderne et plus efficace


L’écrire sonne aujourd’hui comme une évidence : après des mois de crise sanitaire qui a épuisé nos personnels de santé, il était grand temps de répondre aux défis et besoins criants de ceux qui nous ont tant donné, qui se sont battus souvent au péril de leur vie pour sauver les nôtres. Depuis des dizaines d’années, les Gouvernements successifs ont considéré les personnels de santé comme une corde sur laquelle on pouvait tirer sans cesse, sans peur de la faire rompre. C’est la raison pour laquelle, le 25 mai dernier, l’ancien Premier Ministre et le Ministre de la santé et des solidarités ont lancé le Ségur de la Santé. Ce lancement intervient dans le droit prolongement de l’engament du Président de la République le 25 mars dernier d’engager un plan massif d’investissement et de revalorisation de l’ensemble des carrières soit construit. Un accord historique a été signé le 13 juillet dernier : la Nation vient de dégager une enveloppe de près de 8 milliards d’euros pour son système de santé incarné par celles et ceux qui le font vivre au quotidien.

Le Ségur de la Santé a réuni l’ensemble des acteurs de la santé et du grand âge et doit permettre une réaction forte pour dénouer les blocages et répondre à la crise par des choix forts, rapides et assumés.

Ce Ségur ne vient pas de nulle part : dès le début du mandat le diagnostic sur les difficultés du monde hospitalier avait été posé. Le gouvernement avait alors lancé le plan « Ma Santé 2022 » puis, en novembre 2019, le plan d'urgence pour l'hôpital. Nous avons ainsi mis fin à la baisse des budgets de la santé, cassé les logiques de silos pour encourager les coopérations entre médecine de ville et l’hôpital. Nous devons aujourd’hui aller encore plus loin : la crise exige que nous changions de rythme. Le rythme du changement et les moyens nouveaux pour l'hôpital doivent changer le quotidien des personnels soignants dans les tout prochains mois.

La crise nous a permis d’apprendre. En effet, le système de santé a tenu grâce à la mobilisation des personnels soignants, à la levée des freins bureaucratiques, à une organisation territoriale qui s’est affirmée dans l’urgence. L'enjeu est notamment de sortir du mode de gestion de crise tout en conservant les simplifications réalisées.

Les concertations du Ségur de la Santé reposent sur quatre piliers :

· Pilier n°1 : Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent.

Il s’agit de montrer notre reconnaissance aux soignants et de garder intactes leur motivation et leur vocation : ces deux objectifs se traduiront notamment par une revalorisation significative des rémunérations dans les années à venir. Sur les déroulés de carrière, nous devons aller plus loin dans les formations et la montée en compétence.

· Pilier n°2 : Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins ;

Nous avions déjà annoncé la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux publics, soit environ 10 milliards d'euros, ainsi que le lancement d'un plan d'aide à l'investissement de proximité de 150 millions d'euros par an. Il faut aller plus loin et nous lancerons un vaste plan d'aide à l'investissement qui viendra compléter cette reprise massive de dette. Une partie de ce programme doit être dédié aux investissements au niveau des territoires pour accélérer les coopérations entre la ville, l'hôpital, le médico-social et entre le public et le privé.

· Pilier n°3 : Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes ;

La crise a permis un choc de simplification, il nous faut le conserver dans tous les domaines : le fonctionnement interne des hôpitaux, les liens avec les ARS et les ressources humaines. Nous devons également accélérer la numérisation et la modernisation des services, notamment en développant la télémédecine.

· Pilier n°4 : Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers.

D’importantes avancées ont été actées. Les carrières et salaires de nos personnels soignants qui ont tant donné pendant la crise sont revalorisés :

    • Tous les personnels des hôpitaux et EHPAD publics ou privés non-lucratifs seront revalorisés de 218€ nets par mois. Cette revalorisation interviendra en deux temps : une première revalorisation de 90€ nets / mois applicable à partir de septembre 2020, puis la seconde de 93 € en mars 2021, à laquelle s’ajoutent 35 € liés à la revalorisation de la grille salariale
    • Une indemnité conférée à tous les médecins qui se consacrent au service public exclusif. Elle sera portée à 1 010€ bruts par mois, ce qui représente une augmentation de 300 à 700€. Il ne s’agit pas d’une prime, mais bien d’une revalorisation indiciaire, intégrée dans le salaire et comptant pour la retraite. Cette revalorisation touchera aussi les personnels des hôpitaux du secteur privé lucratif, dont la rémunération sera augmentée de 160€ nets / mois.

Les accords concernent aussi les médecins et suppriment notamment les trois 1ers échelons de début de carrière pour inciter les jeunes médecins à faire le choix de l’hôpital public.

Ces accords sont une excellente nouvelle pour nos personnels de santé, une bouffée d’oxygène pour ceux qui se sont battus pour nous tous ces derniers mois.


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