Mon rapport au Premier Ministre sur la Finance verte : le climat n’attend pas !

Le 22 juillet dernier, j’ai eu l’honneur de présenter mon rapport sur la finance verte à Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des finances et de la relance et à Barbara Pompili, Ministre de l’Ecologie. Ce rapport m’avait été confié par le Premier Ministre en décembre 2019. La transition écologique est aujourd’hui une priorité qui s’étend au-delà des clivages politiques traditionnels. La finance a un rôle majeur à jouer dans ce combat pour faire émerger l’économie verte de demain et accompagner nos acteurs vers la transition. Ce rapport propose au gouvernement des pistes concrètes d’action pour faire de la France, le leader de la finance verte.

Intitulé « Choisir une finance verte au service de l'Accord de Paris : Evaluation des meilleures pratiques en matière de finance verte et d’organisation des places financières dans l’Union Européenne », il est le résultat de plus de 150 entretiens, avec les acteurs de la société civile, de la recherche, de l’industrie financière, de législateurs et de régulateurs issus de trois continents différents.

Le rapport identifie 24 recommandations concrètes pour mettre la finance au service de l’ambitieux Accord de Paris signé en 2015, par 195 pays. Les recommandations s’articulent autour de trois priorités : encourager l’innovation ; créer des outils indispensables à l’alignement avec les objectifs de l’Accord de Paris ; mieux orienter grâce à ces outils l’investissement et financer la transition écologique en protégeant les acquis sociaux.

Nous ne réussirons pas la transition écologique sans mobiliser l'épargne privée car les besoins en capitaux sont colossaux. Les Français expriment aujourd’hui de plus en plus leur volonté d’agir contre le réchauffement climatique. Mon rapport propose donc de mettre en adéquation la volonté politique et le désir citoyen d’action qui se fait entendre chaque jour un peu plus.

Pour que tous les acteurs de la Place de Paris travaillent ensemble et avec les mêmes outils, indispensable pour faire rayonner notre pays mais également notre méthode, je propose de créer un institut de la finance verte, qui regrouperait en son sein trois branches : celle de l’industrie financière, celle de l’innovation avec les start-up spécialisées en finance verte, et celle de la recherche.

Je propose également la création de plusieurs outils pour faciliter l’investissement dans la transition écologique, tout en luttant contre le greenwashing. Dans l’optique de mobiliser des investissements nécessaires pour que nos entreprises existantes, nos infrastructures en usage et notre parc immobilier actuel se décarbonent rapidement, je propose la création d’un label de « transition », permettant d’identifier les investissements contribuant à transformer notre modèle de production en modèle bas carbone. Je propose également la création d’un indicateur dit « de température » aligné sur l’Accord de Paris permettant d’établir l’empreinte carbone des portefeuilles d’investissement et de projeter celle-ci dans une trajectoire d’évolution.

Enfin, je propose d’amender les missions du Livret A pour mettre la transition écologique au cœur du financement de l’économie et de moderniser le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) pour en faire un véritable outil de financement de la transition écologique. Je recommande également de faire des produits d’assurance vie de véritables outils de financement de la transition écologique, en y intégrant des trajectoires de part minimum d’investissement labélisés « verts » « en transition » ou encore « investissement socialement responsable ».

Le rapport a d’ores et déjà reçu un excellent accueil des deux Ministres, que je remercie pour leur appui sur ce sujet crucial. Je suivrai avec la plus grande attention le suivi des recommandations.

Retrouvez l’intégralité du rapport et des recommandations ici .