Économie verte: un rapport parlementaire pointe les insuffisances de la finance


 

Photo : PASCAL ROSSIGNOL

 

Si Paris a été "pionnière en matière de finance verte", elle est désormais "concurrencée de manière croissante" entre autres par des "places financières 'monde' à la capacité d'influence très significative malgré leur retard actuel en finance durable", estime l'auteur du document Alexandre Holroyd, député LREM des Français en Europe du Nord. En décembre 2015, lors de la conférence internationale sur le climat à Paris, la finance française s'était engagée à adapter ses activités pour respecter l'objectif de limitation du réchauffement climatique à 1,5°C maximum, fixé par l'accord de Paris signé à l'issue de ce sommet.

La finance française "doit passer à une nouvelle étape en matière de finance durable", renchérit Alexandre Holroyd, présentant 24 recommandations pour "maintenir le leadership" de Paris dans ce domaine, mais aussi "pour mieux orienter les flux d'investissement vers le financement de la transition écologique" et flécher davantage "les particuliers et les entreprises vers une épargne durable". "La définition de normes dans le domaine est un enjeu majeur de souveraineté économique et de défense de notre modèle de croissance durable", pointe le député, pour qui "le rachat d'une grande majorité des acteurs européens de notation extra-financière par des groupes internationaux est préoccupant". Et de citer "le cas" du rachat de l'agence de notation franco-britannique, spécialiste de l'évaluation ESG (environnementale, sociale et de gouvernance) par l'agence américaine de notation Moody's en 2019.

Garantir la transparence et l'accès public de l'information extra-financière

Sont pointées également du doigt "l'absence de corrélation" et la multiplicité des notations ESG qui conduisent à un "manque de crédibilité pour les produits ou stratégies d'investissement" et "une illisibilité du marché" tant pour les épargnants que pour les investisseurs professionnels. Le député préconise d'"introduire un cadre réglementaire de la notation extra-financière au niveau européen" et de créer "une base de données gratuite et libre d'accès, en +open-data+, pour garantir la transparence et l'accès public de l'information extra-financière".

Regrettant "un manque d'outils financiers crédibles et compréhensibles" pour financer la transition écologique, M. Holroyd juge "urgent de développer et normer de nouveaux outils de 'Transition' pour orienter des investissements vers les secteurs ayant la plus grande capacité de réduction de CO2". "Force est de constater que l'épargne verte demeure embryonnaire au regard de la totalité de l'épargne", ajoute le député qui propose aussi de "réformer le livret A et moderniser le LDDS (Livret de développement durable et solidaire)".

(avec AFP)


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