Brexit : une page se tourne, écrivons ensemble la prochaine


Chers Françaises et Français du Royaume-Uni, chères amies, chers amis,

 

Il y a des jours qui ne ressemblent à aucun autre et aujourd’hui en est un. J’ai grandi au Royaume-Uni, j’y ai étudié, j’y ai travaillé, j’y ai forgé des amitiés profondes, j’y garde ma famille paternelle, anglaise.

Ce soir, le Royaume-Uni sortira de l’Union européenne. Le travail remarquable accompli depuis 3 ans voilera ce départ. L’accord de sortie négocié par Michel Barnier, sur lequel je me suis tant engagé, entrera en vigueur et masquera un tant soit peu les conséquences de ce départ. Avant tout, il assurera que les citoyens des deux côtés de la Manche qui ont fait le choix de construire leur vie à l’étranger voient l’essentiel de leurs droits protégés. Pour ce faire, chacun doit accomplir les démarches nécessaires, et notamment demander le settled status pour les Français habitant au Royaume-Uni. La plus grande vigilance sur le sujet est impérative et je resterai pleinement mobilisé pour que chaque Française, pour que chaque Français, soit entièrement protégé.

Ce que l’accord de retrait ne fera pas, ce qu’il ne peut pas faire, c’est atténuer l’immense tristesse que beaucoup d’entre nous ressentent en voyant ce départ se matérialiser. La nuit du 25 au 26 juin 2016, je me souviens de l’angoisse, de cette boule au ventre qui tout d’un coup se faisait plus présente, de la déception, de la colère. Plus de trois ans plus tard, c’est avec une tristesse infinie que je serai le témoin de la fin de près d’un demi-siècle de construction européenne commune.

Tristesse ne doit pas valoir désespoir et découragement. Il n’y a jamais de fatalité. Un nouveau chapitre s’ouvre et c’est dorénavant notre devoir de travailler à l’écrire. Cette nuit, la Manche ne s’élargira pas. Demain, mes amitiés forgées au Royaume-Uni seront aussi fortes qu’aujourd’hui et mes racines paternelles seront toujours là, inamovibles.

Nous devons maintenant reconstruire une relation forte, ambitieuse et fraternelle, à l’image de notre histoire commune, à la hauteur des valeurs que nous partageons. Ayant accepté la charge de suivre les négociations à venir entre Londres et Bruxelles à l’Assemblée nationale, ce devoir me servira de fil d’Ariane. Nous devons redoubler d’efforts pour tisser des liens entre nos deux pays : échanges culturels, échanges étudiants, jumelages… Le foisonnement des initiatives, c’est la seule réponse à apporter aux défis auxquels nous faisons face. Président du Groupe d’Amitié France-Royaume-Uni de l’Assemblée nationale, je continuerai d’être aux côtés de tous ceux qui veulent s’engager pour l’amitié franco-britannique.

Bien plus que les institutions, ce sont les femmes et les hommes qui font les amitiés entre les pays. Comme le dit si bien Shakespeare: "It is not in the stars to hold our destiny but in ourselves.”

C’est dorénavant notre défi. Et ne l’oublions pas : il n’y a jamais de fatalité.

 

Amitiés,

 

Alexandre Holroyd


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